bonjour, après quelques recherches, ma théorie est que le M10 "le Fantasque" a été détruit le 31 octobre 1944 entre Hablainville et Gélacourt. J'ai trouvé cet extrait de témoignage :
https://archives.defense.gouv.fr/content/download/475691/7621521/file/La%20prise%20de%20Baccarat.pdf
Si l’ensemble de la manoeuvre ressemble à une mécanique bien huilée, aux plus bas échelons cela se résume par des duels chars contre chars ou chars contre antichars comme le décrit l’amiral MAGGIAR dans Les fusiliers marins de LECLERC.7 « Au cours de l’attaque, une aventure étonnante est arrivée au Fantasque.
Le Fantasque est commandé par le premier maître torpilleur Denniel, un volontaire de 43 ans, le plus vieux des chefs de char. Il a pour conducteur Fleith, un Alsacien à figure poupine, toujours souriant, qui a conduit un char allemand jusqu’à Stalingrad. De là-bas, les Russes l’ont envoyé en Afrique du Nord. Maintenant il espère bien conduire le Fantasque jusqu’à Berlin ! … en passant par chez lui.
Enfin le tireur est François Guénégan.
Guénégan est quartier-maître chef pointeur. Il a une bonne figure ronde, des yeux tranquilles qui regardent avec confiance, un peu de timidité dans son sourire, et une immense bonne volonté.
Ils sont nombreux comme lui au régiment, les Philippe, les Queinec, Poulat, Basccou, etc., modestes, silencieux, disciplinés, qui passent inaperçus, jusqu’au jour où ils font une action d’éclat… sans le vouloir !
L’avant-garde de Bonnet arrive sur une crête, d’où l’on domine Baccarat. Le premier char léger qui dépasse la crête est traversé par un coup de 88.
L’avance s’arrête.
Bonnet part avec le Fantasque reconnaître la position du 88. Le Fantasque avance doucement et parvient à peu près à la hauteur du char léger. Il ne voit rien et va continuer…
… à ce moment il reçoit un choc terrible : le 88 a tiré !
L’obus a frappé le renfort avant qui est la partie la plus épaisse de l’avant, sans le traverser !... c’est une chance ! Tout l’intérieur du char est bouleversé… et le char immobilisé !
Le Fantasque reste à vue du 88, exposé à ses nouveaux coups. Il n’est plus qu’une victime désignée. Le deuxième obus ou le troisième vont le mettre en flammes ! Ça ne pas tarder ! Le 88 est bien pointé. Il n’a pas à changer son pointage.
Dans un duel entre deux chars, ou un char et un canon antichar, le premier touché est en général condamné. Tout le monde le sait !
Mais Denniel n’a pas bougé, pas plus que son équipage. Et derrière la lunette de pointage, il y a François Guénégan. Sa lunette lui est un peu rentrée dans l’oeil !... mais il ne s’en soucie pas !
Il a vu la flamme de départ du 88… il amène son canon dans cette direction… et il fait feu !
Et maintenant, au bout de sa lunette, il voit dans un éclair, un camouflage de branches qui tombe, un canon qui apparaît… et les Allemands qui s’enfuient dans toutes les directions !
Alors il leur envoie quelques explosifs, histoire de les faire courir plus vite !...
Le 88 était bien détruit.
… la lunette de pointage du 88 était arrachée, et le tireur allemand, la tête enlevée, gisait à côté de sa pièce !
Du premier coup, à 1 500 mètres, sur un canon camouflé sous des branches après un choc qui aurait dû lui faire « perdre ses esprits », et en moins de secondes qu’il n’en a fallu au chargeur allemand pour recharger son canon… Guénégan a mis au but !
Quand on demande à Guénégan comment il a fait, embarrassé, il sourit et répond… qu’il « sait pas » !
Il a fait comme d’habitude !... comme il fait toujours, quoi !... ce coup-ci, il a eu de la chance ! voilà tout. »
Ainsi que ces éléments :
Et le JMO du 12ème Cuirs qui mentionne la destruction d'un M10 à cette date :