PAUL BRANDENBURG
Février 1944, un camion GMC, qui nous a pris en charge à Boulhaut, s'arrête au bivouac du 12e régiment de Cuirassiers appartenant à la 2e Division Blindée du Général Leclerc, dans la forêt des Zaërs ; endroit que je connais déjà pour y avoir campé pendant ma préparation militaire. En descendant du camion, nous pouvons admirer la beauté majestueuse de l'endroit : une belle clairière au milieu de chênes-lièges. De grandes guitounes s'alignent sur une face du lieu, ce sont les bureaux de l'Etat-major du Colonel. Nous sommes dirigés vers l'une de ces tentes où un bureau de campagne est aménagé. Des membres du personnel administratif de l'Etat-major nous y attendent. Nous donnons chacun notre dossier et attendons d'être appelés.
C'est mon tour et je crois rêver lorsque j'entends l'officier me dire : « C'est intéressant, tu as un brevet de conduite "Char", le 3e escadron nous en demande justement un d'urgence ». Ça ne traîne pas, me voilà en compagnie d'un planton en route pour mon destin. C'est difficile de dire dans quel état d'esprit je suis en me rendant vers ce 3e escadron du 12e régiment de Cuirassiers, la chance est là, elle ne me quitte pas, elle m'a d'ailleurs suivi tout au long de notre épopée. Merci, merci, merci !
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