mandorie Nouveau
Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 22/12/2013
| Sujet: où il est question de la lâcheté des hommes de commandement Dim 22 Déc 2013 - 22:15 | |
| Bonjour,
je suis la fille d'un ancien de la 2e DB - 501e RCC. Mon père, à présent décédé, a évoqué des batailles aux cours desquelles les officiers supérieurs désertaient les lieux pour laisser les hommes combattre seuls (mon père était sergent-chef). Est-ce que quelqu'un parmi vous peut me permettre dd'établir plus précisément les choses ? Merci de tout coeur. | |
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Jean PFLIEGER Rang: Administrateur
Nombre de messages : 1784 Age : 60 Localisation : HAUTES-ALPES Date d'inscription : 15/02/2012
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Laurent fournier Langue pendue
Nombre de messages : 3348 Date d'inscription : 17/01/2006
| Sujet: où il est question de la lâcheté des hommes de commandement Lun 23 Déc 2013 - 13:42 | |
| Bonjour mandorie,
je crois que vous avez votre réponse. Je pense que la personne a fait allusion à la campagne de France de 39-40, lors de laquelle, effectivement, des officiers ont fuit devant l'ennemi, mais ce sont de rares cas.
Laurent Fournier | |
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mandorie Nouveau
Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 22/12/2013
| Sujet: Merci d'avoir posté les réponses "classiques" sur ce thème. Lun 30 Déc 2013 - 11:39 | |
| Merci pour la liste des gradés morts au combat et respect.. Mais ce sont généralement eux qui sont mis en avant dans toute l'Histoire. Mon père était cependant bien avec la 2e DB 501 RCC jusqu'au bout de la 2e guerre (Les photos prises au Berghof en témoignent). Il y a quelques "trous noirs" dans l'histoire de la 2e DB. J'essaye d'éclaircir celui-ci. | |
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Jean PFLIEGER Rang: Administrateur
Nombre de messages : 1784 Age : 60 Localisation : HAUTES-ALPES Date d'inscription : 15/02/2012
| Sujet: Et après? Lun 30 Déc 2013 - 17:11 | |
| Bonjour Mandorie,
Puisqu'une réponse "classique" ne vous convient pas, essayons autre chose…
N'avez vous jamais eu peur, Mandorie, la nuit, à 2 heures du matin, quand vous montiez la garde, chargeur plein, en passant au bout du camp militaire, là où le projecteur n'éclaire presque plus, en entendant des bruits bizarres derrière la haie? Non, vous n'avez jamais eu peur? Bravo! Vous me direz comment vous avez fait. Mais moi, je vous assure que j'avais le cœur qui battait fort parfois… Une fois, un camarade a descendu une vache: elle n'avait pas répondu aux sommations! Il faut dire que la veille une sentinelle avait été blessée… Et pourtant, nous arborions tous fièrement notre brevet para, croyez-moi! Et nous n'étions pas en temps de guerre… Je ne sais pas comment j'aurais réagi en 1944…
Je trouve un peu déplacé, pour ne pas dire malsain, de porter un jugement sur l'attitude de ceux qui ont combattu, alors que nous sommes assis tranquillement devant notre ordinateur en tapotant sur notre clavier "au coin du feu dans la paix radieuse"…
Un officier, ce me semble, n'a pas pour mission de se trouver en première ligne, au risque de se faire tuer le premier. Ça fait héroïque dans les récits épiques, mais après, les hommes se retrouvent sans chef, car un officier, ça ne se forme pas comme ça… Plus on monte dans la hiérarchie, plus on prend de recul pour avoir une vue d'ensemble et être en mesure d'envoyer ses subordonnés là où c'est le plus pertinent. Et malgré cela, il y a eu beaucoup d'officiers tués ou blessés au 501.
Bon, et après, quand vous en aurez identifié un qui a été "lâche" ou s'est "dégonflé", vous serez bien avancée…
Il faut apprendre à connaître ces hommes. Ce ne sont pas des extraterrestres, ils sont faits de la même pâte que nous. Homme du rang ou officiers, ils ont tous affronté leurs fantômes. Avez-vous vraiment conscience de la tension que représente des journées de combats, quand vous voyez vos camarades tomber sous les balles ou brûler dans leur char? Il n'y avait pas de "cellules psychologiques" comme il y en a maintenant pour un oui ou pour un non. On peut même se demander ce que nos générations modernes seraient capables de faire à leur place…
Chacun a ses points faibles, mais peut apporter beaucoup aux autres sur d'autres plans. C'est cette complémentarité qui permet à l'ensemble de bien fonctionner. Alius sic, alius vero sic comme dit l'adage.
Tous ont eu l'immense mérite déjà de se trouver là. Eh oui, tous les français ne peuvent pas en dire autant, loin de là. Eux ont rejoint Leclerc en Afrique… souvent au péril de leur vie. Ne croyez-vous pas que c'est déjà une raison d'être indulgent pour leurs éventuels moments de faiblesse? Ils ont fait ce qu'ils ont pu.
Et nos anciens sont des gens discrets, qui n'étalent pas leurs titres de gloire. Ils sont persuadés d'avoir fait simplement leur devoir. Et je suis sûr qu'ils sont peinés de voir qu'on leur cherche des poux 70 ans après. De grâce, épargnez-les!
Je doute fort que vous trouviez grand monde sur ce forum pour vous aider à farfouiller & dénicher des "trous noirs"…
C'est la mode, actuellement, de salir la mémoire, de cracher dans la soupe, de renier ce qu'ont fait nos anciens, de faire de la repentance…
Ne croyez-vous pas que nous avons mieux à faire?
Offrons aux derniers survivants la joie de voir enfin leur combat pour notre liberté honoré à sa juste valeur et leur mémoire transmise aux générations futures en ne gardant que ce qui a fait leur splendeur, leur gloire et leur éclat, et en oubliant affectueusement leurs éventuelles faiblesses.
R E S P E C T !
Qui sommes-nous pour nous permettre de les juger?
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mandorie Nouveau
Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 22/12/2013
| Sujet: Loin de moi de porter un jugement Lun 30 Déc 2013 - 18:19 | |
| Le travail de reconstruction de l'histoire n'est pas un travail de sabotage : c'est un écrit à la mémoire de mon père. Et ce que vous dites de la peur dans le noir m'apparait très intéressant. Cependant, si je me demande ce qui s'est vraiment passé ce jour-là, c'est parce que mon père, sur son lit de mort, en a lui même parlé : il semblait revivre un épisode douloureux, qu'il a vécu comme douloureux et je voulais en savoir plus. C'est tout. Ne soyez pas fâché. J'ai le plus grand respect pour tous ces pères qui n'en sont pas restés à la défaite de 40. Qu'ils aient rejoint Leclerc en les FFL ou fait de la résistance. | |
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mandorie Nouveau
Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 22/12/2013
| Sujet: les lieux Lun 30 Déc 2013 - 18:23 | |
| En fait, je ne cherche pas "qui" parce que je ne connaitrais jamais ce qui s'est passé à ce moment là pour expliquer l'impression de solitude ressentie par certains (dont mon père), je cherche les lieux où cela s'est passé. Mais, j'ai du être maladroite dans ma formulation et je regrette de vous avoir ainsi peut-être peiné. | |
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| Sujet: Re: où il est question de la lâcheté des hommes de commandement | |
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