DISCOURS prononcé par Mr Vincent DELAHAYE, Sénateur Maire de la Ville de Massy,
lors de l'inauguration de la borne:
Mesdames, Messieurs les anciens combattants, résistants et déportés.
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs.
Chers amis,
C’est une tradition qui nous tient tous très à cœur:
la journée du 24 août est, depuis 1945, marquée par le recueillement des villes françaises libérées ce jour là
face aux monuments aux morts.
Il s’agit de se souvenir des femmes et des hommes
qui se sont battus pour libérer notre ville et notre pays.
Comme tous les ans à Massy, cette cérémonie a débuté
par notre recueillement au monument de la libération.
C’est au même endroit que nous avons eu le grand plaisir
de dévoiler la borne de la voie de la 2ème DB,
avec Guy MERLE, Vice- président National de l’Association des Anciens de la 2ème DB
et en présence de Guy BONNEAU, Vice-président du Conseil Général, qui en a assuré le financement.
Cette initiative est portée par Lucien NEVEU, Président départemental de l’amicale du régiment de marche du Tchad.
Je tiens à le saluer pour ce beau projet, auquel la ville s’est volontiers associée.
Il s’agit pour nous tous de reconnaître les actions glorieuses de la 2ème Division Blindée
et son rôle déterminant à Massy.
Il s’agit de la première borne implantée en Essonne.
Je tiens à saluer la participation des Marsouins du R.M.T. COLMAR (régiment libérateur de Massy),
de 6 Polytechniciens en tenue,
de militaires de l’Essonne.
Je veux remercier enfin pour sa présence Marcel LELIEVRE (ancien Massicois et libérateur de Massy).
Alors que nous célébrons les journées durant lesquelles Paris et l’Ile- de-France recouvrèrent leur liberté,
nous nous retrouvons ensemble pour commémorer le triomphe chèrement acquis de cette liberté
aux dépens des excès totalitaristes.
J’insiste à nouveau devant vous sur le fait que le progressif affaiblissement du souvenir de ces journées,
la disparition de ses héros qui en ont été les acteurs
doivent nous rendre vigilants contre le risque de l’oubli.
C’est autour de cette ligne de force que se cristallise cette cérémonie:
avec la communauté des anciens combattants français,
nous sommes mobilisés
pour que le devoir de mémoire soit le fruit d’une coopération intergénérationnelle,
j’allais dire d’une transmission intergénérationnelle.
C’est donc avec une sincère reconnaissance
que nous voulons honorer ces hommes de valeur,
ces héros de la République
qui libérèrent sans coup férir la ville de Massy le 24 août 1944,
conjuguant leurs efforts avec les unités motorisées de la deuxième division blindée des Forces Françaises Libres.
Cette date est définitivement marquée du sceau de la liberté retrouvée,
au même titre que lorsque l’on évoque le souvenir
de la rédaction de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1789).
C’est dans cet esprit de reconnaissance pour nos militaires
que nous allons remettre trois médailles de la ville à trois corps historiques:
- Pour le 121éme Train, au maréchal des Logis BOUCHET, représentant du capitaine JOLY (excusée).
- Pour le R.M.T, au capitaine Bruno ZIMMERMANN
- Pour Polytechnique, au Lieutenant Colonel Arnaud DULAC.
En libérant nos villes humiliées des troupes d’occupation nazies,
ces héros de la résistance et ces soldats
prouvèrent la force du sentiment national français.
Il a d’ailleurs permis au Général de Gaulle
de répondre au président du conseil national de la résistance,
qui le pressait avec véhémence au rétablissement du régime républicain:
«La république n’a jamais cessé d’être. [...] Pourquoi irais-je la proclamer?».
On ne peut s’empêcher en ce jour de penser aux revendications nationales
qui constellèrent le bassin méditerranéen dans le cadre du «printemps arabe»
et qui s’inscrivent dans la continuité de cette cérémonie.
Sans parler de la Syrie et de son peuple qui lutte en ce moment même pour sa liberté et sa dignité.
Nous nous rappelons alors de la phrase de Michelet (historien 19e siècle):
«une lumière dans les esprits et dans chaque cœur une voix:
Va, et tu prendras la Bastille.
Cela était impossible, insensé, étrange à dire...
Et tous le crurent néanmoins.
Et cela se fit».
Enfin, chers amis,
recueillons nous pour ces soldats, ces résistants
qui menèrent une victorieuse marche vers la liberté et le respect des droits de l’homme.
Vive la République,
Vive la France.