Bonjour Perrine,
Peut-être ma réponse arrive-t-elle trop tard ? Je viens de découvrir ce site.
Mon père (Raymond Mothé décédé en 2004 à l'âge de 88 ans) ma raconté avoir croisé des espagnoles républicains lors de son périple au cours de la seconde guerre mondiale.
Lorsqu'il a rallié les FFL à Tripoli (Lybie), il a été incorporé à la 1ère Division de Français Libre, il me semble bien au 1 er Régiment de Marche du Tchad, mais je n'en suis pas sûr. Étant Radio de formation, il sera reversé au 3ème Régiment d'Artillerie Coloniale et fera la campagne de France au sein de celui-ci.
De son passage au RMT, il m'a dit avoir commandé une section d'espagnoles républicains. En fait, ces homme avaient leur chef charismatique au sein de leur section. Mon père, Français bien sûr, ne faisait que transmettre les ordres. Mon père avait été mis là en attendant car il lui était reconnu une certaine connivence avec les Espagnoles républicains. En effet, il a participé au ravitaillement des forces espagnoles républicaines en pays basque en 1936 et avait participé aux quinze derniers jours de débâcle de ces mêmes forces. Ceci lui a valu d'ailleurs de se retrouver enfermé dans un camps de réfugiés espagnoles dans le sud de la France et d'arriver avec un mois de retard à son service militaire. Le libellé "OMIS" noté en travers de son dossier militaire, c'est-à-dire qu'il avait omis de se rendre au service militaire, lui a valu d'être muté dans un régiment situé à Tataouine, dans l'extrême sud tunisien. Les conditions de vie étaient telles qu'un Français de métropole avait alors de grandes chances de mourir de maladie.
Plus tard, mon père va déserter les Corps Francs d'Afrique pour rejoindre les FFL.
Mon père m'a dit que ces hommes (les Espagnoles républicains) étaient des soldats durs, efficaces au combat et sans merci.
Il m'a raconté cette histoire :
Lors de la libération de Paris, cinq miliciens français avaient été faits prisonniers. Des espagnoles républicains de la 2ème DB les ont montés au dernier étage d'un immeuble, les ont fait se mettre à tour de rôle debout sur le rebord d'une fenêtre, et leur ont laissé le choix : soit sauter, soit être brûlés vif au lance-flamme. Ces derniers ont tous choisi la première solution. A chaque fois que le corps de l'un d'entre eux venait s'écraser sur le pavé de la place, une population parisienne, disposée en arc de cercle et assistant au spectacle, applaudissait.
La Vérité ne tolère ni la censure, ni l'oubli : c'est le devoir de mémoire.
Bonne chance pour votre mémoire.
Yves