Bonjour,
Il y a un peu plus d’un an mon père a rencontré un ancien de la 2ème DB, Monsieur Jean
Fortin.
Mon père a décidé de faire un modeste ouvrage de quelques pages narrant l’épopée de Jean dans la division.
Voici quelques extraits,
-22 décembre 1939 à Brest, Jean 17 ans, s’engage dans la marine .
-18 juin 1940 : L’ennemi arrive en vue de Brest. Jean les voit. Tous les bâtiments disponibles se replient sur l’Angleterre.
-Juillet 1940 : Jean est affecté sur le « RHONE » pétrolier de la marine nationale.
-22 décembre 1940 : Le « RHONE » est torpillé par l’U37, sous marin allemand, au large du Cap Juby. Il réussit, avec quelques compagnons, à rejoindre la côte, en bateau de sauvetage, affectation au dépôt de Casablanca.
-Mai 1941 : Jean veut rejoindre Gibraltar et l’Angleterre pour pouvoir se battre dans les FFL. Il se fait prendre à Tanger et est aussitôt incarcéré au Phare d’El Hank, près de Casablanca où il subit de mauvais traitements jusqu’à son jugement qui intervient le 27 Juillet 1941. 18 mois de prison à Port Lyautey. Il a 19ans.
-Novembre 1942 : Après le débarquement Anglo-américain en Afrique du Nord, Jean
Fortin voit arriver dans sa cellule des soldats américains pour le libérer et il demande de rejoindre la 2ème DB que le « Patron » est en train de former. Jean est affecté au 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique. Après sa dissolution le 31 aout 1943, Jean rejoint le 12ème Régiment de Chasseurs d’Afrique, le 1er septembre 1943.
-Avril 1944 – Aout 1944 : La division embarque pour l’Angleterre. Du 11 au 22, le voyage se passe bien malgré 4 jours de tempête puis débarquement à Swansea dans le sud du Pays de Galles. Après des semaines de manœuvres et de préparation c’est le retour en France le 1er Aout 1944 à St Martin de Varreville.
Il est tireur à bord du char M3 A3 « VENDOMOIS »du 1er escadron du 12ème RCA 3ème peloton.
-12 Aout : Prise d’Alençon. Le GTL fonce sur la foret d’Ecouves qui va d’Alençon à Argentan.
Ce même jour le 3ème peloton reçoit l’ordre de reconnaître le village de Radon dans l’Orne.
Jean se souvient qu’a l’entrée du village un civil leur avait signalé qu’il n’y avait plus d’Allemands dans la localité. Le 3ème peloton commandé par l’aspirant Petiteau, s’avance dans Radon. Croyant que le village était vide d’ennemis, la colonne s’arrête. C’est à ce moment là que le peloton est pris sous le feu des allemands. Les 2 chars de tête le VENDOMOIS et le SAUMUROIS sont détruits près du cimetière. Les 2 compagnons de Jean , les chasseurs Dimartino et Andrei sont tués. Jean est commotionné. L’obus à perforé le char au moment ou Jean se hisse hors de la tourelle, ce qui le sauve. Le village est libéré dans la soirée. Après avoir perdu son char jean est muté dans le 1er peloton du 12ème RCA sur le Sherman n°70 LIEUTENANT ZAGRODSKI.
-24 Aout : Dans la Vallée de Chevreuse le 1er peloton du 12ème RCA fonce sur Jouy en Josas. En arrivant dans la commune le 1er peloton est en pointe. Le ZAGRODSKI détruit un 88 à 300 mètres du carrefour de Versailles à Villacoublay. A 20 mètres du carrefour il est pris à parti par un canon de 20mm de DCA en tir tendu. Jean à son poste envoie obus sur obus. Le char a reçu 42 impacts d’après le Capitaine Fonde du RMT présent dans la bagarre. Le char recule tout en tirant et s’accule à un talus. L’équipage sort, L’Aspirant Zagrodski (chef du char) est tué. Le carrefour est nettoyé par le feu des autres chars, Jean s’en sort indemne. Après ce fait d’armes Jean est décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze.
Jean est tout de suite affecté au peloton de protection. Il est dans L’AURANGUAIS l’un des quatre chars qui ouvre la marche triomphale du Général de Gaulle le 26 Aout sur les champs Elysées.
-27 Aout : A St Denis au nord de Paris pendant la contre attaque Allemande un obus de mortier explose aux pieds de Jean, blessant un civil et lui rien. Toujours le destin.
-SEPTEMBRE 1944 : Jean est affecté au 4ème escadron de combat 1er peloton sur le Sherman SANCERROIS suite à la réorganisation de la 2ème DB.
-12 Septembre 1944 :A Dompaire Jean détruit 2 chars .
-Bataille d’Alsace : de durs combats, à Selestat un obus tombe juste sur l’épiscope du char de Jean et une nouvelle fois il n’est pas blessé.
-Septembre 1945 : Jean est démobilisé avec la joie du devoir accompli.
Voilà les grandes lignes du périple de Jean
Fortin dans la 2ème DB.
Si vous avez des photos d’archives sur les combats précités et ou des anecdotes elles sont les bienvenues également.
charlydeleb@free.fr