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sourceMardi 8 mai 1945
Toujours à RAMSAU, nous apprenons que l'Armistice a été signé hier après-midi à REIMS. Notre présence à BERCHTESGADEN irrite les Américains. À 11 heures, nous quittons RAMSAU où nous aurions volontiers prolongé nos "vacances".
Au hasard d'un tournant, en bas d'une forte descente dans les Alpes bavaroises, un équipage du 64ème R.A.D.B. attend au bord de la route que l'on ressorte leur char qui, lui, … a quitté la route! Avec joie, je retrouve un ami d'enfance qui, évadé à deux reprises du S.T.O. s'était engagé dès la libération de PAGNY-SUR-MOSELLE. Contre son gré, André UMMENHOVER avait été bloqué au B.R. et n'avait pu rejoindre le 64 que pour la course vers l'ALLEMAGNE.
Nous reprenons l'autoroute déjà suivie le 3 mai, mais dans le sens SALZBURG-MUNICH.
Une fois encore, les A.M. battent leur record de vitesse.
En fin de journée, nous arrivons sur les bords du lac STARNBERGERSEE, au sud-ouest de MUNICH.
Un détachement précurseur a préparé le cantonnement pour l'escadron à BERNRIED.
Avec René TROËL, P'tit Louis, notre nouveau radio Hugues CHATEL, nous logeons chez un couple d'une bonne soixantaine d'années.
Lui, assis dans un fauteuil, une jambe coupée, ne desserre pas les dents.
Elle, craintive, après nous avoir servi le repas qu'elle avait préparé, nous indique chacun notre lit dans leurs deux autres pièces et part chez ses voisins pour y passer la nuit.
Mes trois "complices" n'ont pas envie de dormir tout de suite.
Fatigué par l'étape d'aujourd'hui, je les les laisse dans leurs chambres et je m'installe sur le divan de la cuisine.
Le pépére est toujours sur son fauteuil. Par précaution, on ne sait jamais, je garde mon P38 sur moi.
Réveillé à plusieurs reprises au cours de la nuit, je vois que le pépère dort mieux que moi.