Le 24, avec des moyens réduits, allaient être poussées des reconnaissances en force sur les axes:
- Voisin-Guyancourt-Versailles
- Montigny-Trappes-St Cyr l'École-Versailles.
Les deux détachements étaient commandés par Martin-Siegfried et Oddo qui, comme St. Cyriens, avaient arpenté à pied et à cheval ces terrains d'exercice contre toutes sortes d'hypothétiques ennemis.
Ils purent pénétrer dans Voisins et Montigny-le-Bretonneux, le Manet et même
Trappes, mais, presque sans infanterie d'accompagnement, leurs blindés légers ne purent aller plus loin.
La journée du 25 août se passa comme dans un rêve.
Sans transition, l'on passait du combat à la fête. Jusqu'à Versailles, les barricades ennemies avaient été abandonnées, mais la progression restait celle d'une troupe d'attaque.
A Versailles, la foule en liesse était si compacte que Morel Deville dut faire ouvrir les grilles du Château pour donner tranquillement ses ordres.
La route de St-Cloud par la côte de Picardie et Ville d'Avray était vide d'Allemands, d'habitants et de résistants, et le pont de St-Cloud fut atteint sans incidents ni délais. L'avenue de la Reine, conduisant à la Porte de St-Cloud, était obstruée par quelques barricades gardées par des civils qui les ouvraient obligeamment.
La couleur des calots invitait parfois certains poings à se lever, mais ils s'ouvraient rapidement en un salut plus fraternel.
A la porte de St-Cloud, la confusion était extrême.
La foule hurlant sa joie envahissait tout: chaussée, trottoirs, refuges; les unités étaient mélangées, Shermans, half-tracks, jeeps étaient complètement recouverts de civils et les hommes d'équipages de rouge à lèvres.
Des drapeaux tricolores flottaient partout.
Mais la guerre n'en était pas finie pour autant; des obusiers tiraient vers le nord, des postes radio grésillaient et les chefs arrivaient à donner des ordres.
C'est ainsi qu'à partir de là, le peloton Serizier fut envoyé réduire une position ennemie à Neuilly.
Aidé de deux T.D., il en venait à bout après une demi-journée de combat, détruisant plusieurs véhicules dont une A.M. et un « Ferdinand » (char fortement blindé et armé d'un canon de 88).
Martin-Siegried était engagé contre un ennemi occupant l'île de Billancourt, mais, faute d'infanterie ne pouvait franchir le pont défendu par une barricade.
Savelli, renforcé du peloton Oddo, s'installait en bouchon face aux blindés signalés à Chatou et vers le Mont Valérien.
page 78 et le début de la 79 de "Calots rouges et croix de Lorraine de Paul Oddo et Paul Willing du RMSM
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