Le 31 janvier 1941 l’armada fut rassemblée au rocher de Tumma : devant elle, un paysage sans vie, menant à l’oasis de Koufra, distante de six cents kilomètres.
L’armada était bien modeste : trois cents tirailleurs africains et cent européens, sur quatre-vingt-dix véhicules dont vingt-trois camions Bedford la Compagnie Portée de Faya-Largeau et du Groupe Nomade de l’Ennedi, deux canons de montagne de 75 (il fallut en abandonner un en route) et deux automitrailleuses essoufflées qui furent abandonnées en cours de route.
La composition de la colonne était la suivante :
• Etat-major colonel Philippe Leclerc, commandants Pierre Hous (chef du groupe 3) et Louis Dio, (renfort) capitaines Jacque de Guillebon (chef d’état-major) qui sera nommé Compagnon de la Libération le 14 juillet 1941 et George Mercer Nairne, futur marquis de Lansdowne (officier de liaison britannique) ;
• Deux pelotons de la compagnie portée, aux ordres des capitaines Pierre Hauteclocque de Rennepont, cousin germain du Colonel Leclerc, et André Geoffroy, qui seront nommés Compagnon de la Libération le 14 juillet 1941 ;
• Deux sections du groupe Nomade de l’Ennedi aux ordres du capitaine Fernand Barboteu renforcées avec les cadres européens du groupe nomade du Borkou du capitaine Pierre Poletti, qui sera nommé Compagnon de la Libération le 23 mai 1942, ainsi que les lieutenants et Jean-Marie Corlu, qui sera nommé Compagnon de la Libération le 14 juillet 1941, et Marcel Sammercelli, qui sera nommé Compagnon de la Libération le 12 septembre 1945 ;
• Deux sections de la 7e compagnie du RTST, aux ordres du lieutenant Robert Fabre ;
• Deux groupes de mortiers de 81, avec le lieutenant René Dubut de la 6e compagnie RTST ;
• Une section de 75 de montagne (artillerie) aux ordres du lieutenant Roger Ceccaldi, qui sera nommé Compagnon de la Libération le 24 mars 1945 ;
• Une section d’auto-mitrailleuses Laffly aux ordres de l’adjudant Jules Detouche, qui sera nommé Compagnon de la Libération le 17 novembre 1945 ;
• Un train de combat avec le ravitaillement, la santé et le dépannage, aux ordres, respectivement du médecin-capitaine Charles Mauric, qui sera nommé Compagnon de la Libération le 24 mars 1945, du capitaine Gilbert Parazols, qui sera nommé Compagnon de la Libération le 28 mai 1945, et du lieutenant Robert Combes.
En outre, la colonne est renforcée par le Long Range Desert Group (LRDG) du major Patrick Clayton avec 20 véhicules bien équipés et bien armés.
Une première patrouille de reconnaissance est menée par Philippe Leclerc lui-même et le capitaine Jacques de Guillebon.
Le 17 février 1941 la colonne d’attaque de Koufra, menée par Leclerc et Louis Dio, se met en branle. Après deux jours de combat déterminants contre la compagnie motorisée italienne « Sahariana di Cufra » et dix jours de siège, la garnison italienne de Koufra se rendit, le 1er mars 1940.
Le 2 mars 1941 à 8 heures du matin, le drapeau français et la flamme à croix de Lorraine furent hissés solennellement au grand mat. Philippe Leclerc salua et prononcera les paroles devenues fameuses sous le nom de serment de Koufra : « Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs flotteront à nouveau sur la cathédrale de Strasbourg ».
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