"Infiltrez-vous au Sud du dispositif américain » dit Leclerc à Morel Deville « Essayez de découvrir la faille de la défense ennemie. Semez-y l’insécurité, accaparez son attention sans vous laisser accrocher".
Morel Deville a compris. Le 15 novembre 1944 au matin, ses éléments légers, deux escadrons de Spahis, quelques chars du 501e et une batterie d’artillerie à 6 tubes commencent leur manœuvre.
Il atteint
Halloville, puis, brusquement, se rabat vers le sud-est et enlève
Nonhigny, à la barbe de quelques allemands, médusés, persuadés que l’attaque se serait produit par l’ouest.
Le lendemain, 16 novembre 1944, il repart, fonce sur
Parux où les Allemands l’attendent, mais, au dernier moment, une volte face, l’amène à Montreux où son avant-garde pénètre, sans tirer un coup de feu.
Son intrusion est si soudaine que le lieutenant Kochanowski entre dans le PC ennemi au moment où le téléphone sonne.
Le curé de Domèvre, qui se propose comme guide et escadronne depuis la veille avec l’avant-garde, décroche le combiné, écoute, et masque le micro de la main :
"C’est le commandant du point d’appui de Parux » explique-t-il à Kochanowski :
" il informe son collègue que
Montreux va recevoir la visite des Spahis…".
Imperturbable, le curé répond, puis se prenant au jeu, se lance dans une improvisation sur les attaques menées par les chars dans des directions fantaisistes.
Ils ne vont plus rien comprendre, le mystère de notre chevauchée s’épaissit encore plus… T
rois jours encore, Morel Deville va "faire du volume" à l’aile droite de la 79e Division.
Son carrousel l'amene, le 17 novembre 1944 devant
Neuviller, et comme la veille, au moment où l’ennemi se prépare à résister, il disparaît et pénètre dans Parux.
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