Borne du serment de Koufra: BOURG-LA-REINE (92)

Mon Général,
Mon Colonel,
Commandant,
Chers jeunes du Conseil des jeunes,
Mesdames, Messieurs les Anciens Combattants,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,


Je tiens à vous remercier pour votre présence à cette inauguration de la borne commémorant le passage de la 2e Division Blindée du Maréchal Leclerc de Hauteclocque.

Je voudrais particulièrement saluer le Colonel Maurice Courdesses, Président de l’association dite Maison des Anciens Combattants de la 2ème DB et de la Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque et remercier le Général André-Marie d’Anselme, Vice-Président de l’Association et Co’Président de la Fondation, qui ont immédiatement répondu à notre souhait d’implanter sur notre territoire, une Borne de la Voie de la 2ème DB.

Je veux aussi saluer les représentants des associations d’anciens combattants de Bourg-la-Reine qui ont été partie prenante dans ce projet ainsi que les membres du Conseil Municipal de Bourg-la-Reine.

J’adresse ma vive gratitude au Souvenir Français, à son Délégué départemental, M André Labour et à M Claude Pocholle, président local, qui ont apporté à la ville de Bourg-la-Reine une aide irremplaçable pour qu’elle puisse accueillir la borne du serment de Koufra, sur l’avenue même où la 2ème DB est passée, le 25 août 1944.

(C’est aussi avec émotion que nous accueillons pour cette cérémonie plusieurs de nos Anciens qui ont fait partie des troupes de la 2ème DB. Soyez les bienvenus. Cette cérémonie vous est dédiée. )

Pour Bourg-la-Reine et ses habitants, cette borne que nous venons de dévoiler constitue un double symbole.
Celui de la liberté et celui de notre patrimoine mémoriel.
Cette borne comme celles qui jalonnent la voie de la 2ème DB, nous rappelle la délivrance des villes traversées par les troupes du Maréchal Leclerc.
Celle de Bourg-la-Reine est la 55 ème borne de la Voie empruntée en 1944 par la 2ème DB, de la Normandie où elle a débarquée, jusqu’en Alsace.

A Bourg-la-Reine, notre volonté est de conserver ce souvenir.
L’emplacement de cette borne devait être assurément sur l’avenue où la 2ème DB est passée – à l’époque, l’avenue du Général Leclerc s’appelait la Grande Rue – mais l’emplacement précis a été choisi pour se souvenir de Jean-Luc Geromini, mortellement blessé à bord du char Elchingen II de la 2ème DB, le 24 août 1944, pour la Libération de Bourg-la-Reine. Une plaque à sa mémoire, a été installée juste au coin de la rue Pasteur, et avait été inaugurée par la Maréchale Leclerc de Hautecloque.

En ce mois de mai où nous venons de célébrer le 70ème anniversaire de la capitulation de l’Allemagne nazie et la fin des combats en Europe, nous pouvons nous remémorer quelques événements historiques réginaburgiens de cette époque.

La Division Leclerc, débarquée d’Angleterre le 1er août 1944, est autorisée à marcher sur Paris.
La Résistance est active à Bourg-la-Reine, nous le rappelons chaque année. Les 23 et 24 août, les résistants Réginaburgiens assurent la liaison avec les troupes du Général Leclerc qui progressent vers Antony et Massy.
Mais c’est l’incertitude qui domine. Le bruit sourd des canons se rapproche. Les soldats de la Wehrmacht sont nerveux. Ils parcourent les rues de la ville en tirant en l’air, pour contraindre les habitants à rester chez eux.
Le 24 août 1944, les premiers éléments blindés conduits par le Général Leclerc arrivent à la Croix de Berny.
De violents combats opposent la 2ème DB à plusieurs batteries allemandes, les fameux «Flak». Progressant en direction de l’entrée sud de Bourg-la-Reine, vers 20h, le char Elchingen II est détruit par un canon antichar allemand, embossé au carrefour de l’Avenue Galois et de la Grande Rue, sur l’actuelle Place de la Libération.
Les FFI épaulés par un second char, le char Iéna, de la deuxième DB neutralisent la pièce d’artillerie allemande, un canon de 88.

Présent lui-même à la Croix de Berny, le Général Leclerc donne l’ordre de reporter l’offensive au lendemain.
Sur la suggestion d’un habitant, il demande au Capitaine Dronne de contourner Bourg-la-Reine par Fresnes, l’Hay-les-Roses et Cachan. Se conformant à ces ordres, celui-ci entre dans Paris, le 24 août à 20h45 et à 21h22, prend position Place de l’Hôtel de Ville.

Le 25 août 1944, vers 4 heures du matin, dans un brouillard épais, la colonne blindée stationnée à la Croix de Berny se met en mouvement vers Paris. Les premiers pelotons traversent Bourg-la-Reine vers 5 heures, sous l’autorité personnelle du Général Leclerc. Dans tous les quartiers de Bourg-la-Reine, on annonce: «Ils sont là!».

En cinq minutes, une foule immense se presse dans la Grande Rue… la liesse, l’enthousiasme sont indescriptibles… les chars et les automitrailleuses surgissent… c’est à celui qui touchera la main de ces héros!
Les troupes continuent de défiler une partie de la matinée.
Quelques heures plus tard, Paris est libérée.

À travers les récits de plusieurs témoins réginaburgiens qui ont vécu cet événement, s’exprime la joie de la Libération, après tant d’années de souffrances et de privations.
Pour les Réginaburgiens, le passage de la 2e division blindée marquait la fin de l’occupation allemande.
Pour les soldats, fidèles au serment de Koufra, ce n’était qu’une étape sur la longue route de la Libération de la France, qui allait les conduire à Strasbourg puis à Berchtesgaden, en Allemagne.

Une vidéo inédite de la Libération de Bourg-la-Reine, filmé par Paul Mainguy, mon prédécesseur, maire de Bourg-la-Reine, entre 1947 et 1953, nous a été transmise, il y a quelques jours par sa famille. J’adresse ma vive gratitude à Jean-Pierre Mainguy, son fils et à Eric Rousseau, son petit-fils. Je vous invite à la visionner lors de notre verre de l’amitié.

En inaugurant aujourd’hui la borne de la 2e DB, nous ajoutons un élément supplémentaire à notre Patrimoine mémoriel.
Nous marquons par ce geste inaugural que la liberté est le bien le plus précieux au monde.
C’est le premier mot de la devise de notre pays. Soyons en aujourd’hui des acteurs fidèles et déterminés pour la préserver pour nos enfants.

C’est pour la liberté de nos enfants que nos aînés ont combattu; c’est pour eux à nouveau aujourd’hui que nous inaugurons cette borne.

Je vous remercie.