Petite précision concernant d'Alençon....
Sur le site historique du 12 RCA,il est mentionné à l'EM du régiment dans l'OdB du 12 Novembre 44 et comme officier de renseignements dans l'OdB du 1er janvier 45
Sa jeep se nommait La Soule
http://12rcahistorique.canalblog.com/
Son témoignage (sur le site 12 RCA historique) situe son action dans l'espace et le temps....Pas vu Nordhouse cité...
Extraits de son Journal de Campagne :
"Je reçois diverses responsabilités ; le commandement d’un point d’appui, la côte 326, puis celui du 4ème escadron de chars, son chef ayant été blessé par mine. Le 1er novembre, la 2ème DB reprend sa progression vers l’Est. Avec le 4ème escadron, nous prenons Herbéviller à 18 kms à l’Est de Lunéville puis Fréménil où nous restons stationnés. Mais des échanges d’artillerie avec les allemands aboutissent à une blessure mortelle pour le lieutenant Vauthrin tandis qu’il était assis avec moi en train de déjeuner. Guéri, après trois semaines d’absence, le commandant du 4ème escadron reprend sa mission. Moi-même, je participe à la reprise du mouvement vers les Vosges à la tête d’un détachement mixte (chars et portés). Fonçant vers le Nord et l’Est par Cyrey sur Vesouze, nous atteignons Niderhoff, où nous faisons des prisonniers, puis Barville, tenus par l’ennemi, après une manœuvre de chars en tête, les autres s’étant repliés.
Puis Trois Fontaines et Dabo au centre des Vosges par un itinéraire de montagne. Finalement, notre objectif est Saverne dans le Bas-Rhin où nous sommes le 22 novembre. Après une poussée vers Phalsbourg pour prendre à rebours les allemands qui y tiennent encore nous nous retrouvons le 23 à Saverne et le 24 à Strasbourg, atteint la veille par le 11ème cuirassiers, ayant passé les Vosges plus au Nord. Dans la capitale de l’Alsace, il n’est pas question de repos, car au nord de la ville, le village de La Wantzenau est libre et inoccupé tandis que le Fort Ney qui le sépare de Strasbourg est rempli de troupes allemandes surtout des services de l’armée allemande qui s’est repliée au-delà du Rhin. Dans la joie d’avoir participé à la libération du nord de l’Alsace, je reçois le 25 au soir, la mission de me rendre à La Wantzenau à 13 kms au nord de Strasbourg pour mettre la main sur les militaires allemands du Fort Ney. Pour cela, je dispose d’un peloton de chars, d’un escadron de FFI porté sur camions et d’un civil alsacien, précieux interprète. Nous arrivons à La Wantzenau vers minuit dont les habitants sont dans l’émoi après le départ des allemands. A l’aube du 26, un échange de messages avec le Fort Ney par téléphone puis par la réception d’un officier allemand, envoyé par le général allemand du Fort Ney. Ce dernier d’abord très sûr de lui, revient, prêt à tout accepter après qu’à ma demande une bonne rafale d’artillerie soit tombée sur le fort. C’est alors la reddition totale. Le colonel de Langlade qui commande notre GTL me rejoint à La Wantzenau. Ensemble, nous partons vers le Fort Ney escorté de deux chars et d’un peloton de FFI. Là, le général Watterodt en tête, sort du fort et se constitue prisonnier, suivi des officiers allemands, remettant chacun leur arme. Finalement, nous constatons qu’il y avait de l’ordre de 600 hommes repliés dans le fort…
Revenu à Strasbourg, je prends la fonction d’officier de renseignement du régiment. Nous partons sans délai vers le Sud pour élargir la zone. A Meistratzheim (à l’est d’Obernai), les chars ont dû se déployer et attaquer pour conquérir ce gros village. Après Walff et Zellwiller, il fallut de nouveau faire attaquer les chars pour neutraliser les allemands qui tenaient Sermersheim, atteint par nous le 1er décembre. Après quelques jours d’arrêt, l’offensive repris par Effig et Chatenois pour arriver le 21 décembre à Sélestat, libéré avant Noël.
Une offensive allemande, à partir de Karlsruhe en fin décembre, permit à l’ennemi de paraître menacer le nord-est de la Lorraine, car le front américain recule jusque..(illisible)... Nous sommes envoyés en Lorraine au nord de Sarrebourg à Postroff d’abord, puis à Oermingen au sud de Sarreguemines. Après trois semaines, le 18 janvier 1945, mon régiment est appelé vers Strasbourg où une menace allemande se manifeste. Revenus à Furdenheim à l’est de la capitale alsacienne puis à Mittelhausbergen, c’est vers Kilstett au nord de La Wantzenau que mon régiment doit être engagé. Je suis envoyé en reconnaissance dans la soirée du 21 janvier. Je passe à La Wantzenau où la population est inquiète car elle est sans défense au moment où Kilstett à 3 kms, occupé par un bataillon FFI est au contact de chars allemands et est menacé d’encerclement. Personnellement, c’est la seconde fois que je me trouve dans ce village à un moment critique. Heureusement, les chars du 12ème Chasseurs d’Afrique appuyés de notre artillerie dégageront les FFI de Kilstett en neutralisant l’avance allemande qui avait encerclé le village, ceci au prix de plusieurs blindés allemands détruits. Finalement, l’ensemble de la poussée ennemie au nord de l’Alsace a été totalement bloquée et l’armée allemande obligée de se replier.
Nous sommes alors engagés en appui de la 1ère Armée française commandée par le général de Lattre. Celui-ci va tenter de refouler totalement les allemands au-delà du Rhin, du sud de Strasbourg à la Suisse.
Nous stationnons d’abord une petite semaine à Duttlenheim pour remettre le matériel, surtout les chars, en état et nous préparer à l’offensive vers Sélestat et Colmar. Dès le 3 février 1945, nous sommes à Mackenheim à 13 kms au sud est de Sélestat, le 6 nous atteignons Oberssasheim près du Rhin à 20 kms au sud est de Colmar, en obligeant notre adversaire à se replier en Allemagne. Puis par Heiteren, nous arrivons à Fessenheim, ultime étape pour nous dans le Haut-Rhin. L’armée allemande a quitté totalement le sol de notre patrie.
Après notre participation à la libération totale de la France, la 2ème DB est placée en réserve de l’armée américaine. Mon régiment a son PC à Thionville en Meurthe et Moselle à 13 kms à l’est de Badonviller où je resterai du 16 au 26 février. De là, nous sommes envoyés en réserve générale, pratiquement au repos. Pour moi, ce sera d’abord à Châteauroux d’où je pars le 27 février au soir pour Marmagne avec ma jeep portant le nom choisi par moi de « La Sioule ». (Toutes nos jeeps ont des noms de rivières). Ce retour dans ma famille pour la première fois depuis sept mois et demi sera court. « Deo gratias » car je dois être de retour à Châteauroux le 2 mars. De là, nous allons à Buzançais, soit 25 kms en direction de Tours. Le 14 mars, je pars avec une vraie permission de 10 jours. Ma jeep ayant besoin de réparations, je dispose d’une torpédo Mercedes de récupération.
A Buzançais, j’apprends bientôt que nous risquons de partir vers le sud-ouest alors que la progression des alliés continue en Allemagne. Les Russes eux-mêmes commencent à envisager de prendre Berlin comme objectif principal. Ce sera le 16 avril que la capitale du Reich (où se trouve Hitler) sera à la portée des canons russes qui, aux ordres de Joukov, entameront la préparation d’artillerie.
Pendant ce temps, les régiments de chars et l’artillerie de la 2ème DB sont mis à la disposition de l’armée de l’Atlantique commandée par le général de Larminat. Le 12ème chasseurs d’Afrique doit donc partir en direction de Royan. L’armée de l’Atlantique est constituée de régiments d’infanterie à base de FFI avec peu d’armes lourdes. Elle surveille l’ensemble de la côte depuis la Bretagne jusqu’aux Pyrénées. Mais elle fixe les garnisons allemandes laissées dans les poches de Royan, Rochefort, la Rochelle, La Palice, Saint-Nazaire et Lorient. Nous sommes destinés à appuyer l’action de l’infanterie après le matraquage que sait faire l’aviation américaine. Pour nous, il s’agit d’abord de nous déplacer par le train et la route sur les 250 kilomètres environ qui nous séparent de Royan. C’est une nécessité plus politique que militaire qui nous amène vers le 10 avril à prendre contact avec le commandement face à cette ville qui a été en majeure partie détruite par les 1.600 tonnes de bombes déversées par l’aviation américaine, faisant près de 2.000 morts civils !
Le 16 avril 1945, j’assiste à un nouveau bombardement américain préparatoire. Même s’il est moins important que celui de janvier. Le beau temps permet de voir parfaitement le passage des avions et les bombes qui s’en détachent. C’est impressionnant depuis les hauteurs dominant la ville. Les réactions de la garnison allemande ne sont pourtant pas négligeables. Ainsi, le chef d’escadrons qui commande le régiment en l’absence du lieutenant-colonel Minjonnet est blessé sérieusement à la figure alors que je suis assez près de lui. Du coup, me voici amené à prendre le commandement par intérim du régiment pendant quelques jours. Je suis en effet le capitaine le plus ancien. Le 20 avril, la ville de Royan est libérée et nous sommes remis à la disposition de la 2ème D.B. Le général Leclerc vient nous voir et passe en revue le régiment avec moi en tête.
Ensuite, il faut organiser le déplacement du 12ème Chasseurs d’Afrique vers l’Allemagne. Les chars partiront par voie ferrée jusqu’à la frontière et les véhicules à roues feront la route. Durant le temps de notre campagne dans le sud-ouest de la France, l’étau s’est resserré sur l’armée allemande. Tandis que l’armée russe a comme objectif principal Berlin. Ce Berlin où dans son bunker, Hitler continue à diriger les opérations de la Wehrmacht, Eisenhower tient à dégager d’abord les zones montagneuses de l’Autriche et à atteindre le Danube. La 1ère armée française du général de Lattre, après Karlsruhe, est dirigée sur Stuttgart et viserait, elle aussi, le Danube.
Les éléments légers de la 2ème D.B., essentiellement les spahis qui ne sont pas allés à Royan, ont traversé le Rhin. Le général Leclerc les oriente vers le sud de la Bavière et même Berchtesgaden, la résidence favorite d’Hitler. (Il l’avait quitté pour son « bunker » de Berlin où il se suicidera le 30 avril 1945). C’est le 4 mai que les spahis et le général atteindront Berchtesgaden.
Le retard que Royan nous a imposé fera que le 12ème Chasseurs d’Afrique n’aura atteint que le lac Ammersée lorsque l’on annonce la signature de la capitulation allemande à Berlin, le 8 mai 1945. Le superbe lac m’offre le plaisir de plusieurs bains en eau profonde.
Quelques jours plus tard nous nous portons sur le grand terrain d’aviation de Munich, il est à la mesure du rassemblement complet de la 2ème Division Blindée qui doit défiler devant le général De Gaulle. Le général Leclerc lui présente alors sa Division pour marquer la victoire à laquelle il a largement contribué. Le colonel Minjonnet ayant été amené par son ancienneté à présenter le G.T.L. (Groupement Tactique Langlade), je suis à la tête du régiment juste avant l’étendard. De plus, je participe à la remise de décorations par le général De Gaulle. C’est donc lui qui me remet la Légion d’Honneur.
Nous ne resterons pas longtemps en Allemagne. Le général De Gaulle souhaite la présence de la 2ème D.B. près de Paris. Ainsi mon régiment part pour Nemours où sera le colonel et l’état-major. Les familles de cadres rejoignent et sont placées chez l’habitant. Nous serons accueillis dans une propriété appartenant située sur les bords du Loing qui sont favorables aux baignades. L’automne arrive. Des villes de garnisons deviennent normales. Pour le 12ème Chasseurs d’Afrique, ce sera Rambouillet..."
Cdlt
Saturne
"....Sermersheim, atteint par nous le 1er décembre...." Epfig Chatenois Selestat...
et
http://journalroger.canalblog.com/ du 2ème escadron,mdl Francis ROGER
Le 23 novembre 1944, Obernai - Mittelbergheim - St Pierre - Epfig - Scherwiller - Val de Ville - Châtenois.
Y a plus qu'à éplucher la rubrique GEO avec les noms de ces villages et souhaiter que Maps détaille suffisement les ruelles des petits villages.J'ai parcouru Sermersheim en vain.