"HOMMAGE A RAYMOND CIROUX, PRÉSIDENT D'HONNEUR DE VIVE LA RESISTANCE
Toute l'équipe de notre association et tous les amis de la Résistance sont en deuil. Nous avons appris avec une immense tristesse le décès de notre ami Raymond Ciroux, Résistant et ancien de la 2ème D.B., le 27 novembre 2020, à l'âge de 95 ans.
Né à Dreux, le 14 avril 1925, Raymond Ciroux se retrouve étudiant à Alençon au moment où éclate la Seconde Guerre mondiale.
Il commence dès le début de l'Occupation à accomplir des actes de résistance avec quelques camarades de lycée (provocations anti-allemandes au théâtre, cinéma et défilé du 11 novembre...).
En janvier 1941, il tente de rejoindre la France Libre avec son camarade Guy Foubert mais ils sont interceptés par la Gendarmerie française avant de pouvoir franchir la ligne de démarcation de la zone non-occupée.
Il reprend alors ses activités clandestines : confection de tracts subversifs distribués dans les boites aux lettres, barbouillages sur les murs et les vitrines de V et de croix de Lorraine (y compris à l'arrière du véhicule du commandant allemand devant l'hôtel de la Rotonde à Alençon), destruction de pancartes indicatrices allemandes. En janvier 1942, avec Jean Pilou, ils sectionnent un câble téléphonique allemand en cours d'installation entre Le Mans et Caen. Ils sont arrêtés et Raymond Ciroux est condamné à 6 mois de prison à Caen (du 27 février au 5 septembre 1942). A sa sortie, il poursuit ses activités de résistant en effectuant la distribution du journal clandestin "Résistance" pour le compte d'Etienne Hattet de l'O.C.M. (Organisation Civile et Militaire).
Au printemps 1944 étant dans le collimateur des Allemands, il regagne la région parisienne et décide de revenir clandestinement à Alençon fin juillet afin de pouvoir participer à la Libération.
Dans la soirée du 11 août 1944, il se dirige vers le sud d'Alençon et entre en contact avec les premiers éléments avancés de la 2ème D.B. à hauteur du hameau de Saint-Gilles (commune de Saint-Paterne). Il apporte aux hommes de Leclerc de précieux renseignements, à savoir que les troupes allemandes ont quitté la ville et que les ponts sur la Sarthe ne sont pas minés. Les événements qui vont se dérouler à Saint-Gilles et à Champfleur dans cette soirée du 11 août 1944 vont beaucoup compter dans l'histoire de la ville d'Alençon. Un tir d'obus allemand, bien ajusté, tombe sur le P.C. de Champfleur vers 2 heures du matin et réveille Leclerc. Le général se rend alors immédiatement à Saint-Gilles où il est mis en contact avec Raymond Ciroux qui lui confirme les précieux renseignements qu'il détient depuis plusieurs heures. Leclerc décide aussitôt d'investir Alençon en prenant part personnellement à cette expédition. La colonne de Jeep et de blindés se met en marche dans la nuit, guidée par Raymond Ciroux dont les renseignements se révèleront exacts. Par cette action exemplaire, la ville d'Alençon est libérée en pleine nuit sans un coup de feu. Pour ces précieux services rendus, Raymond Ciroux reçoit la Croix de Guerre 1939-1945 avec une citation à l'ordre de la Division. Volontaire, le jour même, pour intégrer la 2ème D.B., il est affecté au 4ème Escadron du 12ème Régiment de Cuirassiers sous les ordres du capitaine Ernest Gaudet. Il prend place dans l'équipage du char "Belfort" et reçoit quelques jours après le baptême du feu lors des durs combats du Bourget où il voit son pilote tué sous ses yeux et son chef de char grièvement blessé. Il participe ensuite à toute la campagne de la Division, Lorraine, Strasbourg, l'Alsace, Royan et ne mérite que des éloges pendant toutes ces opérations. Il est démobilisé le 10 octobre 1945 comme brigadier-chef.
Après la guerre, déçu de certains comportements politiques ou de l'attitude de pseudo-résistants opportunistes, il tourne la page et décide de se séparer de tout ce qui rappelle cette période et de ne plus en parler. Le silence va durer près de 40 ans. Il est rappelé par d'anciens résistants au début des années 80 pour reprendre du service et rendre hommage à ses compagnons de combat.
Raymond Ciroux, qui incarnait parfaitement l'esprit de Résistance, est venu témoigner de très nombreuses fois à notre invitation devant les scolaires. Il aimait ces contacts avec les jeunes qui le considéraient comme un véritable "héros moderne". Il est, et restera, celui qui a renseigné et guidé le général Leclerc lors de la Libération d'Alençon.
Nous continuerons à défendre sa mémoire et à porter les valeurs d'honneur, d'engagement, de liberté et de tolérance qui étaient les siennes.
Toute l'équipe de l'association "Vive la Résistance" adresse ses plus sincères condoléances à son épouse, ses enfants et petits-enfants.
Raymond Ciroux était notamment :
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Croix de Guerre 39-45
- Médaille des C.V.R."
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