Apres la démobilisation et le retour à la vie civile , contact entre camarades de combat.
Lettre de mon pêre à Raymond Mathé (copie m'ayant été transmise par Madame Bontoux).
26 Rue du Boeuf Saint Paterne, Orléans, Loiret. Le 2 Septembre 1951
Cher Vieux
C’est avec surprise que ces jours-ci je trouvais en arrivant une lettre de Toi dans laquelle étaient jointes qques photos du bon vieux temps de Saïgon . Cela m’a bien fait plaisir et je t’en remercie bien cordialement. J’en avais qques unes sur lesquelles je ne peux plus remettre la main. Guary en particulier en a à moi !!
Depuis ce temps , j’ai couru ( ?) pas mal ma bosse pour me fixer à Orléans à la Compagnie Singer comme représentant dans les machines à coudre . Marié, père de Famille ..et Toi ? Que fais tu à Vichy ? Je ne pense pas que dans ce bled la vie y soit très bon marché à la saison !!
Sans nouvelle de Godin ; marié et Père de famille aussi, me semble t il.Fléjo aux Paras en Indochine ou il s’est retrouvé avec mon dernier frère para lui aussi. Tandis que mon second vient de rentrer de Corée d’où ils reviennent peu nombreux : 4 sur 120 ! ayant su ce qu’était la guerre , la vraie avec le napalm et les masses hurlantes de Chinois avant que celles-ci ne soient transformées en cadavres ! Luttes aux poing, au poignard, par les plus grands froids. Beaucoup en reviennent fous. Tu vois que dans la famille on aime les voyages et l’aventure ! Mais lui a aussi compris et retrouvera non sans joie la vie civile qu’il avait quitté avec deux camarades restés hélas la bas…pour courir l’aventure !
Merci encore cher Vieux, des photos que tu as eu la gentillesse de me faire parvenir . Je pense te retrouver un jour à Vichy lors d’un séjour pour Singer.
En attendant , crois à mon amical souvenir.
Jacques de Vautibault.