et nous allons atterrir dans un petit village entre
LOCHES et
TOURS.
Dans ce village nous y sommes que provisoirement, car nous devons changer le lendemain.
Une partie de notre peloton est logé dans une château, bien entendu j’en fais partie, le châtelain n’est pas très conciliant et évidemment on ne couche pas dans le château proprement dit, mais dans des espèces de granges où les soldats boches avaient couché sur des paillasses de paille, nous ne sommes pas très contents, mais pas du tout contents même, ces paillasses d’ailleurs sont infectes.
Le châtelain qui soi-disant vient d’avoir des malheurs dans sa famille, ne nous regarde pas d’un très bon œil, il ne faudrait même pas que nous circulions beaucoup dans la propriété pour ne pas faire de saletés et nous ne pouvons même pas demander aux cuisinières de nous faire cuire notre manger, etc, etc…
Quand je dis château, je me comprends car je veux dire les dépendances du château, le château proprement dit il ne faut même pas le regarder de trop près. Heureusement que nous resterons pas trop longtemps car je crois que le châtelain aurait eu des ennuis avec nous.
Le premier jour nous visitons les bois de la propriété et après avoir remarqué un très grand lac, nous ne pouvons nous empêcher d’organiser une petite partie de pêche, à la grenade comme de bien entendu, et nous prenons quelques poissons que nous faisons cuire dans un café pour notre repas du soir.
L’après-midi, le curé du village organise avec les anciens prisonniers une séance de théâtre en notre honneur dans laquelle nous participons un peu.
Cette séance est fort bien réussie.
Puis le lendemain pas mécontents ma foi, nous nous dirigeons dans un autre village, une petite ville plutôt,
ST-FLAUVIER, qui se trouve placée un peu au sud de LOCHES.
Là, changement de décor, car les gens sont très sympathiques et nous reçoivent très bien ; nous logeons tous chez les habitants.
Pour le compte de la jeep, c’est-à-dire pour moi et EYMOUSY, nous habitons chez M. et Mme BAUDET, des gens très gentils ; SAHIOUB, lui, habite en face où il est très bien aussi.
Ces gens nous nourrissent comme des rois, par contre, nous leur donnons les quelques victuailles que nous touchons de l’intendance militaire française, fini pour l’instant le ravitaillement américain.
Le patron est un très brave homme et c’est avec plaisir que nous lui donnons de temps en temps un coup de main, aux travaux des champs.
Par contre, il a une cave bien garnie, dont je ne suis pas près d’oublier, car un jour où il avait eu le temps de s’occuper de nous, nous n’en sommes pas sorti très d’attaque.
C’est ainsi que dans ce charmant village nous resterons une quinzaine de jours environ où tous les samedis et dimanches il y a un bal. Le médecin de chez nous organise même quelquefois des matchs de basket et de foot-ball dont je fais partie et où nous ramassons plusieurs victoires.
Notamment, dans un match à CHINON, où une rencontre triangulaire est organisée, entre
CHINON, nous et les hôteliers de Paris.
Nous battons CHINON, mais nous sommes battus par les hôteliers, une très bonne équipe en réalité.
Dans cette ville, nous sommes très bien accueillis et les banquets et les vins d’honneur nous sont offerts par la ville et les organisateurs.
Mais un beau jour arrive où nous devons quitter ces braves gens et cette bonne vie pour nous rapprocher de ROYAN que nous devons attaquer prochainement.
Je pars avec le lieutenant du 1er peloton BEBIN, comme précurseur pour choisir les cantonnements de l’Escadron.
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