-spahi-roger-marion-3-3-1er-rmsm
source dans le forumSamedi 25 novembre 1944
L'A.M. en état de marche, je pars encore aujourd'hui en patrouille.
Nous traversons les villages libérés avant-hier:
WOLFISHEIM, OBERSCHAEFFOLSHEIM, BREUSCHWICKERSHEIM, puis HANGENBIETEN et nous rejoignons ENTZHEIM.
Dans cette localité, à l'angle de la maison Vogel, nous prenons la direction sud: GEISPOLSHEIM que nous traversons sans aucun incident pour arriver à
LIPSHEIM.
Explosion assez proche. Nous apprendrons que les Allemands ont fait sauter le pont du chemin de fer. Mais nous n'avons pas à utiliser nos armes.
Des soldats allemands se rendent sans difficultés, certains aux propositions de Raphaël: "Kommen! Chocolat!" Et il leur tend en effet des plaques de chocolat!
Nous arrivons dans la rue principale de
LIPSHEIM.
Accueil de la population.
Le curé de la paroisse s'approche de l'A.M. et me dit:
"Je suis heureux de serrer la main au premier soldat français qui arrive dans ma paroisse".
Celà rappelle le Président LEBRUN ou ses prédécésseurs qui serrait la main du conducteur de locomotive!
Et le bon recteur continue:
"D'où êtes-vous?".
Malicieusement, je lui réponds: "Du diocèse de NANCY."
Ce qui est vrai, puisqu'ayant déjà reçu la tonsure, je fais partie de ce diocèse.
Étonnement du curé:
"Vous êtes prêtre?
— Non, vous voyez bien que je suis trop jeune, mais je suis séminariste."
Monsieur l'abbé SCHMITT n'a pas oublié quand le peloton est revenu dans sa paroisse en février 1945, et tout au long des années après la guerre quand je revenais dans la famille WALTER qui a logé notre équipage en fin de campagne.
Peu avant le passage à niveau, une fillette d'une dizaine d'années, Odile MEYER, nous offre un bouquet de fleurs que je place dans le support de la sirène.