La 2ème Division Blindée de Leclerc
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La 2ème Division Blindée de Leclerc

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 René Sarthe

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Planchon
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Planchon


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MessageSujet: René Sarthe   René Sarthe EmptyDim 10 Avr 2016 - 6:15

...


Malgré l'avis du lieutenant-colonel Noiret, le Général veut aller sur place à Chérancé avec son char s'il le faut : finalement, le char Tailly n'étant pas encore arrivé, nous partons en jeep, accompagnés de deux chars légers de la section La Fouchardière.
Afin de bien montrer à tout le monde que, pour reconnaître un village, il est inutile d'utiliser systématiquement l'axe de progression, le Général m'ordonne de prendre un chemin de champ qui n'a sûrement été utilisé par personne, car il ne comporte aucune trace de pneus ou de chenilles.
Je lui fais remarquer qu'il se peut que nous passions sur des mines...
Le Général sourit en me disant : Nous le verrons bien !
Nous arrivons à Chérancé où le Général se fait expliquer, par des éléments de l'avant-garde et par des habitants, ce qui s'est passé la veille et comment les Allemands ont manœuvré.
Les habitants ont l'imprudence de dire que ceux-ci s'étaient repliés, au cours de cette nuit, tant de ce village que du village d'à côté. J'ai alors toutes les peines du monde à empêcher le général Leclerc d'aller voir lui-même si le village (appelé René) était encore occupé.

Heureusement arrive alors le commandant Dio avec qui il désire s'entretenir.

Pendant ce temps, avec la section de chars légers et suivi du char Tailly, je file vers René qui est dans la zone d'action du GTL.
Dès que les artilleurs de ce groupement voient arriver des chars sur leur gauche, ils tirent : j'arrête la progression, car je vois à la jumelle les éléments du GTL qui vont entrer dans le village — inutile de les déranger dans leur progression en les inquiétant par notre présence sur leur flanc.
René Sarthe Reny110

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MessageSujet: 11 août 1944   René Sarthe EmptyMer 29 Avr 2020 - 6:59

René Sarthe Renzo210


....
11 août 1944 - LE DRAME.
Après avoir libéré vers 10 h 30 le village de René nous approchons du carrefour de Les Mées lorsque les éléments de reconnaissance du 1er RMSM signalent une nouvelle concentration d'antichars ennemis dans les bois de Louvigny, après avoir eu des chars légers et des automitrailleuses endommagés ;
Les chars légers se mettent alors en retrait pour laisser la place à l'infanterie d'accompagnement du IIe /RMT pendant qu'un violent tir d'artillerie est demandé, puis exécuté, en attendant une action aérienne éventuelle de l'Air Support US.
Le 3e  Peloton du 3e  Escadron du 12e  RCA, de mon ami l'Aspirant NOUVEAU est dirigé vers les positions allemandes que l'on suppose disloquées par les tirs d'artillerie.
C'est alors que je reçois l'ordre de placer mes 2 chars, de 105 m/m PIC D'ANIE et LA RHUNE en position de tir pour protéger la progression de l'avant-garde blindée.
Posté à la lisière d'un verger j'exécute ma mission de tir lorsqu'un premier obus antichar allemand atteint
les chenilles de mon char PIC D'ANIE.
Immobilisé et ne pouvant plus mettre le char à couvert, je n'ai pas le temps de repérer l'adversaire ni de commander l'évacuation de l'équipage qu'un second obus
frappe le char de travers, sous la tourelle, blessant mortellement au passage mon tireur Pierre CAZEAUX et le radio Marc SERRUYA et blessant d'éclats de blindage le co-pilote Roger PETROCCHI qui, au premier coup, avait quitté le char pour constater le déchenillage.
Ce second perforant, traversant de part en part le char, m'a, par miracle, frôlé de quelques centimètres sans m'atteindre mais je suis gravement brûlé par la chaleur de l'explosion et l'incendie qui se déclare.
Je réussis à sortir seul du char en flammes et me retrouve en caleçon et en maillot de corps, mon treillis carbonisé tombant en poussière.
Nous n'avions malheureusement pas encore perçu les combinaisons
ignifugées qui auraient certainement limité les dégâts.
Mes bras, mains et jambes sont boursouflés, je suis choqué mais ne souffre pas.
Mon pilote Jacques LESIEUR, sorti indemne, m'aide à quitter mon harnachement : casque, jumelles, ceinturon et pistolet.
Il m'aide à gagner le bord de la route, derrière ma position de tir, et repart s'occuper de ses autres camarades.
Les quelque 200 mètres et les couverts qui me séparent de l'ennemi ne lui permettent pas de m'achever à la mitrailleuse ou au lance-flammes.
D'ailleurs, profitant de l'effet de surprise, l'antichar se permet encore d'envoyer un 3ème obus dans le PIC D'ANIE et deux autres en direction de LA RHUNE,
endommageant mon second char et blessant l'Adjudant GELLIBERT.
J'aurai par la suite confirmation de la mort de mes 2 hommes de tourelle Pierre CAZEAUX et Marc SERRUYA (Pierre, le jour anniversaire de ses 20 ans !).
Quant à mon pilote Jacques LESIEUR, sorti indemne de ce premier engagement, il sera tué, deux semaines plus tard devant Paris.
Evadé de France par l'Espagne, il avait réussi, sur la route vers Paris, à joindre ses parents par téléphone de son arrivée imminente.
Hélas, il ne les a jamais revus.
J'apprendrai aussi que l'antichar qui m'a attaqué était tellement bien camouflé qu'il avait pu laisser passer, sans réagir et sans être vu, les véhicules de reconnaissance et le peloton de chars moyens du 3ème Escadron, guettant une proie plus importante et à
meilleure portée.
Après son intervention il profitera de l'effet de surprise pour se replier sur une nouvelle position d'embuscade.
Enfin démasqué, c'est par mon ami l'Aspirant NOUVEAU, ex-Cadet de la France Libre
promotion "Fezzan et Tunisie", qu'il sera détruit le jour même.
Alençon sera atteint le soir du 11 et libéré le 12 août par la 2e  DB sans que cette belle ville normande subisse de destruction.
...

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