501ème RCC
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23 novembre, 7 h 15 : l'heure « H »
A l'heure « H » de la charge, tous les équipages se ruent vers Strasbourg et vers Kehl, espérant être les premiers à fouler la terre allemande.
D'un bond, Massu, Putz, Cantarel, Debray sont sur la ligne des forts, mais se heurtent à une vive résistance couverte par les fossés antichars.
Sur l'axe nord, tout va bien.
En tête le char « Evreux ».
C'est l'équipage qui rentrera le premier dans Strasbourg.
Dans Schiltigheim, c'est la panique parmi les voitures allemandes.
A 9 h 15, des chars se regroupent place de Haguenau.
9 h 25. La colonne s'ébranle et franchit la porte de Pierre.
La surprise est totale.
Les tramways circulent et, au bras de leur épouse, des officiers allemands reviennent du marché.
C'est alors qu'est transmis le message codé qui deviendra vite célèbre dans toute la Division :
« Tissu est dans iode ».
Tissu, c'est lui, Rouvillois ;
Iode c'est Strasbourg.
Il est 9 h 30.
Massu et les hommes de sa colonne sont bloqués derrière les forts de la butte de Hausbergen par les tireurs de « panzerfaust ».
Il se renfrogne car il pensait bien être le premier à rentrer dans Strasbourg.
Les chars du sous-groupement Putz foncent de toute la vitesse de leurs moteurs à travers les villages du Kochersberg.
« En tête de la colonne, raconte le lieutenant Pailleret, nous nous arrêtons à chaque carrefour pour barrer de bouts de bois, de caisses ou de chariots les axes à éviter.
A Fessenheim, à
Hurtigheim, les paysans se ruent aux issues, barrent les routes dont nous n'avons pas besoin de leurs chariots et charrues ;
les fusils de chasse sortent des cachettes... »
Vers midi, après un regroupement à Ittenheim, la colonne bifurque vers Achenheim et prend la route qui se dirige vers Koenigshoffen.
Le char de tête ouvre le feu.
Après le père, le fils
Les défenses du fort Kléber seront difficiles et coûteuses.
Rentrer à Strasbourg même par surprise ne se fait pas sans casse.
Ainsi pour
Jean de Castelnau.
Les blindés de son 501e Régiment de chars de combat se heurtent au fort Pétain.
Jean de Castelnau bout d'impatience.
Le 22 novembre 1918, son père, le général Edouard de Castelnau, faisait une entrée triomphale à Colmar.
A 26 ans d'intervalle, un autre membre de cette vieille famille aveyronnaise va rentrer en vainqueur et cette fois à Strasbourg.
Après le père, le fils.
L'histoire est un recommencement.
Son rêve, hélas ! ne se réalisera pas.
Strasbourg est à portée de main, mais il n'atteindra jamais la capitale de l'Alsace.
Frappé par une balle dans les rues de
Hurtigheim,
Jean de Castelnau s'écroule.
Jean François Marie DE CURIERES DE CASTELNAU
Mort pour la France le 23-11-1944 (Strasbourg, 67 - Bas-Rhin, France)
Né(e) le/en 25-10-1913 à Paris 7e arrondissement (75 - Paris (ex Seine), France)
Carrière
Statut
militaire
Unité
501e régiment de chars de combat (501e RCC)
Mention
Mort pour la France
Sources
Service historique de la Défense, Caen
Cote
AC 21 P 114019
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