RMSM Roger Marion
...
Mardi 19 septembre 1944
Depuis le matin, l'artillerie allemande bombarde le pont rétabli par le Génie sur la Moselle.
De garde de 6h00 à 7h30, celà ne me réveille pas.
Nous apprendrons que le Génie subira de grosses pertes.
On attend.
NANCY n'est qu'à une cinquantaine de kilomètres…
Vers 15 heures, nous franchissons la Moselle par le gué.
Le peloton est rattaché au sous-groupement PUTZ.
Nous traversons CHÂTEL-SUR-MOSELLE, REHAINCOURT pour nous arrêter à
HAILLAINVILLE.
Bernard de la MOTTE arrive, s'appuie sur le blindage, près de la sirène et je l'entends encore nous annoncer que son jeune frère Jacques (5ème escadron) vient d'être blessé mortellement à
MORIVILLE.
Jacques Arnould Joseph MAIGRE DE LA MOTTE
Mort pour la France le 19-09-1944 (Moriville, 88 - Vosges, France)
Né(e) le/en 30-06-1926 à Lyon (69 - Rhône, France)
Carrière
Statut
militaire
Unité
1 er RMSM
Mention
Mort pour la France
Cause du décès
tué au combat
Sources
Service historique de la Défense, Caen
Cote
AC 21 P 83761
Le soir, la "Simone" est à la sortie
d'HALLAINVILLE, en direction d'ESSEY-LA-COTE:
4 kilomètres, mais déjà en Meurthe-et-Moselle.
Ce village me rappelle deux amies d'enfance que je pourrai retrouver demain.
Pour terminer la journée, Jiji (DUFOSSÉ, alias JANICOT) vient d'arroser les 17 ans qu'il a eus hier.
Pour calmer ses velleités de jouer au cow-boy avec son revolver, je le "rachève" à la mirabelle et je le couche sur la plage arrière de l'A.M.
Au petit matin, la pluie le remettra en forme.
Vendredi 22 septembre 1944
Le peloton quitte
HAILLAINVILLE pour HADIGNY-LES-VERRIERES où tout l'escadron est groupé.
Nous commençons à nous mettre en route au moment où le G.T.L. traverse HAILLAINVILLE.
Notre "lance-patates" bloque le convoi, ce qui vaut un dialogue émaillé entre notre bricart-chef FERYN et le colonel de LANGLADE qui, au carrefour tout proche, surveillait la bonne marche de ses blindés.
Le séjour à HADIGNY (les "VITRIÈRES" version PAVIA) dure jusqu'à la fin du mois.
Chaque soir, nous posons des mines à la sortie, en direction de BADMÉNIL-AUX-BOIS.
" />
Un certain lundi, Raphaël apprend, à ses dépens, le fonctionnement d'une Panzerfaust qu'il venait de récupérer.
Des habitants nous offrent l'hospitalité.
Nous retrouvons la joie de dormir dans un lit.
Jean BEYLER loge au presbytère.
Monsieur le Curé est prisonnier.
Sa mère est restée.
...
Source dans le forum