Situation sur un croquis approuvé par la signature du Général:Extrait de:
FORGET Dominique, Le Général Leclerc et la 2
e DB 1944-1945,
Éditions Heimdal 2008 (ISBN 978-2-8404-8248-2), p. 250.
Carte sur Google Maps (= http://goo.gl/maps/O6w1E )
La Division, toute auréolée de sa victoire à Dompaire, après avoir franchi la Moselle non sans peine, butte maintenant devant la Vorvogesenstellung, la ligne avancée de défense des Vosges. L'armée allemande s'y est retranchée fortement pour défendre l'accés au massif vosgien. S'en suit un bon mois sans grands mouvements, mais où se déroulent des harcélements incessants devant Baccarat tenu fermement, par un temps très humide qui mine le moral des troupes. Période moins connue, mais durant laquelle la Division perdra des hommes. Parmi eux, citons:
Maurice SZWED (6/2/RMT) † 14/10/1944 à Domptail
Quelques témoignages de la situation des combats dans ce secteur:Journal de marche du 2ème Escadron du RBFM:24/09/1944:
Le 2
ème Escadron moins le 2
ème peloton est mis aux ordres du G.T.L. et est réparti comme suit:
1
er peloton: Magnières.
3
ème peloton:
Domptail.
peloton porté et peloton hors rang: Vallois.
Le 2
ème peloton reste au Sous-Groupement Putz et gagne Hardancourt, puis Roville-aux-Chênes où il s'établit face à Rambervillers.
Journal de marche du 1er Escadron du 12ème RCA:07/10/1944:
L'escadron fait mouvement sur
Domptail (Vosges) par l'itinéraire Chenevière - Vathiménil - Moyen - Domptail.
Il part à 8h30 et est placé à 11h.
Le peloton du s/Lt de TRUCHIS part à 13h de Flin par l'itinéraire Flin - Vathiménil - Moyen - Domptail.
À Domptail, l'escadron participe à la défense du village constituée en point d'appui avec le dispositif suivant:
- peloton du Lt BOUCHER: lisière sud du village entre les routes de Baccarat et de Xafevillers [Xaffévillers].
- peloton du s/Lt de TRUCHIS: en réserve à proximité de cimetière.
- peloton de l'adjudant MEUNIER: aux lisières en face du bois de la Chambre.
08-26/10/1944
Situation de l'escadron reste stationnaire.
(mis à part quelques mutations de personnel que je n'ai retranscrites ici)
27/10/1944
L'escadron relevé par le 3
ème escadron fait mouvement sur Moyen.
Journal de marche du 3ème Escadron du 12ème RCA:26/10/1944:
Magnières - Domptail
Nous devons remplacer nos camarades du 1
er Escadron un peu plus exposés.
La première nuit cet escadron veille encore et nous le relèverons seulement au petit jour. C'est une nuit de terreur: une sentinelle affolée a tiré, ce qui a déchainé le feu de toutes les armes automatiques et des canons des chars. Je suis sorti "en vitesse", le pistolet à la main, mais il ne s'est rien passé.
27-31/10/1944:
Domptail. Le calme est revenu depuis le départ du 1
er Escadron qui a dû vouloir "nous en fiche plein la vue". On prépare une attaque… et notre sous-groupement doit prendre
Baccarat dont nous ne sommes éloignés que d'environ 8 km.
01/11/1944:
Domptail - Ogéviller
Journal de marche du 1/40ème RANA:07/10/1944:
Le sous-groupement Minjonnet tient
Domptail, Pierremont, Magnières, disposant des feux de la 2
ème Batterie.
P.C.: Magnières
Observatoire avancé:
Domptail08/10/1944:
2[ème] Batterie: installation progressive d'observatoires par l'Aspirant de Beauvais. Déplacement des batteries dans les bois nord-est de
Domptail. Liaison fil, accrochage.
09-14/10/1944:
exécution de différents tirs à vue ou sur demande de l'infanterie. Le temps devient de plus en plus mauvais (…).
10/10/1944:
2
ème Batterie: 15h bombardement de
Domptail (observatoire) par 105 m/m ennemi. RAS.
7ème Compagnie du RMT:• FONDE Jean-Julien - J'ai vu une meute de loups - Éditions Fernand Nathan, Paris 1969 - p. 151:
«Avant l'aube du 24 [octobre 1944], dans la bise glaciale et une précoce gelée blanche, la Meute [= la 7
ème Cie du RMT] abandonne sans regrets Fontenoy-la-Joute, où, pendant quinze jours, le harcèlement de huit-cents obus de différents calibres l'a conduite, statique, stoïque et étonnée, à méditer amèrement sur les chemins de l'humilité, où elle a subi des pertes sensibles, sans pouvoir réagir, et sans cueillir l'habituelle contrepartie de sang ennemi et de gloire.
Elle s'installe à
Domptail à quelques kilomètres en arrière, à mi-chemin de Magnières et de Saint-Pierremont, toujours en vue des Grands Bois de Glonville et aux lisières de leurs prolongements vers l'ouest.
En fait, elle y retrouve le cadre de gadoue et de boue, le désœuvrement et le régime de Fontenoy-la-Joûte, avec, peut-être, un léger allégement dans le rythme et la durée des harcèlements de cette foutue artillerie allemande. Pourtant, peu à peu, les toits s'effondrent, percés d'obus. Les tuiles dégringolent sur les provisions de bois dans les greniers. Ceux-ci, percés à leur tour par les projectiles et les rafales de pluies, s'affaissent et, avec le temps, des tas de gravats grandissent et des ruisselets se forment, sur les pavés des cuisines et les parquets des chambres de cérémonie, aux rez-de-chaussée».