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A
Schmittwiller nous recevons l'ordre de reprendre immédiatement
Gros Rederching, il est déjà 14 heures, le jour va tomber rapidement.
A 16 heures 30, avec la 6ème compagnie, nous occupons Gros Redeching.
Allongés à même le sol dans la neige, nos corps ne réagissent presque plus et, pour nous réchauffer, nous buvons l'alcool destiné à nos radiateurs.../...
Pendant quinze jours, nous évoluons dans des paysages lunaires, avec des températures descendant à moins quinze degrés, et plus de quarante centimètres de neige sous nos pieds, nous souffrons du froid contre lequel nous avons peu de recours, mais nous tenons.
Une fois de plus notre rage à nous battre et notre ténacité ont été payantes, nous avons contenu la dernière attaque du monstre allemand, Gros Rederching a marqué la fin des illusions de von Rundstedt.
.../... Le 18 janvier nous retournons en Alsace, afin de lever la très grave menace, que les allemands font peser sur Strasbourg abandonné par les américains.
En faisant un mauvais jeu de mots, je dirais que le
col de Saverne nous l'avons passé et repassé, en effet, une fois de plus, nous repassons ce col en direction de
Wasselonne.
A
Sharrachbergheim, nos amis alsaciens sont heureux de nous retrouver, ils avouent avoir tremblé de tomber à nouveau entre les mains des allemands, leur sincérité réchauffe nos coeurs, et le kirsch coule à flot.
Nous continuons sur
Mundolheim, au nord ouest de Strasbourg, au moment ou l'ennemi qui s'est infiltré avec ténacité a travers le Rhin, vers
Gamsheim, puis le long du fleuve, arrive à
Kilstett, à 8 kilomètre de Strasbourg, où il encercle un bataillon de tirailleurs de la 3ème DIA.
Les combats pour reprendre Kilstett sont sanglants.../...
Dans cette bataille pour Kilstett, même si l'ennemi nous a laissé plus de 300 prisonniers et 9 chars, il faut reconnaître que le 2ème bataillon de marche du Tchad, a payé très cher cette victoire importante, qui écartait définitivement la menace allemande sur Strasbourg.../...
A la tête du groupement Langlade, notre section descend vers le sud, jusqu'à l'est de Colmar, à
Widensolen, pour liquider les allemands concentrés dans la poche de Colmar.../... Le 5 février, pour l'attaque d'
Appenwihr, nous épaulons le 89ème régiment d'infanterie américaine, nous nous emparons de
Logelheim, avec le 1er escadron du 12ème chasseur et les spahis marocains.
Avec le nettoyage du village, 101 prisonniers sont capturés, nous continuons notre action sur
Blodelheim,
Mersheim, et poussons une reconnaissance jusqu'au pont de
Chalampe, sous le feu roulant de l'artillerie allemande.
Une fois de plus, je m'en tire de justesse, un obus éclate juste derrière ma jeep, transformant en charpie le pneu de la roue de secours.
La poche de
Colmar est liquidée, avec elle se termine la campagne de France.
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