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sourceVendredi 19 janvier 1945
Il neige toute la journée.
À 19h00, nous quittons GUNGWILLER. DRULINGEN. PHALSBOURG. Ça n'avance pas vite. Les chenillés peinent dans les descentes, surtout celle du col de Saverne. De MOLSHEIM, nous gagnons OBERNAI.
Samedi 20 janvier 1945
À 01h00 du matin, après 4 heures de route pour quelques 70km, nous arrivons à BERNARDSWILLER.
Le détachement précurseur a préparé le cantonnement. René WEBER a de la famille dans ce village, ce qui vaut au 3ème peloton d'être choyé. L'équipage de la SIMONE — devenue CHANTILLY — trouve un accueil chaleureux au 89 rue de l'Église dans la famille Alfred SIDEL. Quelques heures de sommeil dans de bons lits nous font récupérer les fatigues de la route. Nous ne sentons même pas le lourd édredon alsacien nous écraser les pieds.
BERNARDSWILLER fête aujourd'hui son patron: Saint Sébastien. L'église est pleine à craquer. Mme SIDEL met les petits plats dans les grands. Alfred se fait une joie de nous faire apprécier le produit de sa vigne.
L'après-midi, je gare l'automitrailleuse, par la rue arrière, en-dessous de la maison, ce qui permet de bricoler un éclairage électrique dans les pièces que nous occupons avec la famille.
Une grande partie de la population d'ERSTEIN, de NORDHOUSE et autres localités proches de l'ILL a été évacuée au début de janvier, après notre départ, et se trouverait à ROSHEIM ou dans la région.