Bonjour.
Dans le cadre de recherches sur la campagne des Vosges de la 2ème DB, je me suis intéressé d’un peu plus près à l’un des 2 sous groupements du GTL, le sous-groupement commandé par le lieutenant colonel Pierre MINJONNET. Je m’y suis d’autant plus attaché que, bien qu’au même niveau que MASSU, en avant du GTL, il a été beaucoup moins mis en avant (à tel point que l’on retrouve très peu de choses).
Il est peut-être compréhensible que Massu soit autrement plus célèbre : Minjonnet ne fut pas Français libre (car dans l'armée de Vichy), pas Compagnon de la Libération, pas bras droit de Leclerc au Tchad, etc. En outre, sa carrière militaire se termine en 1946. Néanmoins, il semble avoir été quelqu’un de devoir, qui n’a pas hésité à prendre des risques pour la reconquête de sa Patrie. Aux avants postes de la 2ème DB, j’ai le sentiment qu’il a été un peu mis sous l’éteignoir de l’Histoire et mal récompensé.
Vous trouverez ci-dessous quelques éléments de biographie. Si vous pouvez les compléter ou les corriger, n’hésitez pas.
PAR AILLEURS, SI VOUS DISPOSEZ DE PHOTOS, FAITES LE SAVOIR OU METTEZ LES SUR LE BLOG. Merci d’avance.
Rapide biographie (hélas en pointillés) :
Basque, le « père Mingo » (selon l’aide de camp de De Gaulle) ou plus prosaïquement le "Père Mégot" (à cause de la cigarette suspendue continuellement à ses lèvres), rencontre Langlade en 1929. Il doit avoir un peu plus de 40 ans.
Entre 1941 et 1943, Minjonnet, alors lieutenant-colonel, devient l'adjoint du colonel Langlade, chef de corps du 12° régiment de chasseurs d'Afrique. Le 12ème RCA est alors encore un régiment loyal à Vichy.
Fin 1943, Leclerc incorpore dans sa 2e DB, le Régiment de Chasseurs d'Afrique du colonel de Langlade et nombre d'éléments vichyssois, du moment qu'ils sont prêts à se battre.
29 avril 44 : Minjonnet est en Angleterre, où il rencontre le Général De Gaulle.
Le 17/05/1944, Minjonnet prend la tête du 12e régiment de chasseurs d'Afrique, lorsque LANGLADE prend lui-même la tête du GTL.
Début août 44, il débarque en France et participe aux combats de Normandie au sein du Groupement Tactique Langlade.
Le 10 août, le G.T. Langlade est divisé en deux sous-groupements. Le premier aux ordres de MASSU, reçoit les 1er et 2ème escadrons du régiment, le second revenant au chef d'escadrons MINJONNET, le patron du 12ème R.C.A. qui conserve les 3ème et 4ème escadrons.
Minjonnet participe activement à la prise de Paris.
Il est en avant de la 2ème DB avec MASSU pendant la campagne de Lorraine (Vittel, Contrexeville, Dompaire, Cirey sur Vezouse, Baccarat). Minjonnet prend Saverne et son col, ouvre la route aux Divisions Alliées et prend part à la libération de Strasbourg.
En novembre 1945, le 12ème RCA vint établir ses quartiers à Rambouillet. Le Colonel MINJONNET s'évertue alors à reconstituer son régiment avec le peu de matériel qui lui reste.
Le 1er mars 1946, le Colonel MINJONNET quitte son commandement, étant admis à la retraite.
Après guerre, le colonel MINJONNET, de Baïgorry, est élu aux élections législatives.
Avec des propriétaires de Saint- Etienne-de-Baïgorry, un expert-géomètre (Alexandre Bergougnan) et quelques autres, il décide de sauver le vignoble de Saint- Etienne-de-Baïgorry et de se lancer dans une viticulture moderne. En 1945, ils créent ensemble un syndicat de défense du vin d’Irouléguy (qui amènera à la création d’une coopérative et à la reconnaissance d’une AOC).
Ce qu’ils ont dit de lui :
MASSU : « J'ai eu la chance d'avoir comme patron le colonel de Langlade. Il était resté fidèle à Vichy mais connaissait Leclerc ... De mon côté je me suis très bien entendu avec mon alter ego, le commandant Minjonnet, qui était un brave type des Pyrénées. Je ne sais pas s'il avait été profondément vichyste, nous n'en avons jamais parlé ».
Langlade : « un des officiers les plus sûrs et des plus complets de la cavalerie motorisée », « d'une franchise toujours absolue, mais qui pouvait s'exercer sans blessure grâce à la parfaite maîtrise de sa langue et à sa culture, le Colonel Minjonnet fut un des plus beaux artisans de la formation, de la cohésion et des victoires ».